le non-travail
"Et écrire non plus, non, je ne crois pas que ce soit du travail.
Je l'ai cru longtemps, je ne le crois plus. Je crois que c'est un
non-travail. C'est atteindre le non-travail. Le texte, l'équilibre
du texte, c'est un espace en soi qu'il faut retrouver. Ici je ne
peux plus parler d'une économie, d'une forme, non, mais d'un
rapport de forces. Je ne peux pas dire plus que ça. Il faut arriver
à dominer ce qui survient tout à coup. Lutter contre une force
qui s'engouffre et qu'on est obligé d'attraper sous peine qu'elle
passe outre à soi et se perdre. Sous peine d'anéantir sa cohérence
désordonnée et irremplaçable. Non, travailler, c'est faire ce vide
pour laisser venir l'imprévisible, l'évidence. Abandonner, puis
reprendre, revenir en arrière, être inconsolable autant d'avoir
laissé que d'avoir abandonné. Déblayer de soi. Et puis parfois,
oui, écrire. Tous, on cherche ces instants où on se retire de soi-
-même, cet anonymat à soi-même que l'on recèle. On ne sait pas,
on ne sait rien de tout cela qu'on fait.
L'écriture, avant tout, témoigne de cette ignorance, de ce qui est
susceptible de se passer lorsqu'on est là, assis à la table dite de
travail, de ce qu'engendre ce fait matériel-là, d'être assis devant
une table avec de quoi former les lettres sur la page non encore
atteinte."
(retirado de "Les yeux verts" de Marguerite Duras)
(retirado de "Les yeux verts" de Marguerite Duras)
3 Comentários:
os elitistas sem chão que defendem Heberto Helder não conhecem Amy MilkHouse ou Amy Ferreira Leite, o que é sensacional...fora de um país tropical.
sem facebook por ser associal, sigo o meu caminho procurando por Isa, Feniana e UnDress, eclipsadas por um sol noturno.
arrastadamente,
( um cheiro a cigarro
? há muito diluído,
margueritte, ´
~
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