19 abril, 2009

le non-travail

"Et écrire non plus, non, je ne crois pas que ce soit du travail. 
Je l'ai cru longtemps, je ne le crois plus. Je crois que c'est un 
non-travail. C'est atteindre le non-travail. Le texte, l'équilibre 
du texte, c'est un espace en soi qu'il faut retrouver. Ici je ne 
peux plus parler d'une économie, d'une forme, non, mais d'un 
rapport de forces. Je ne peux pas dire plus que ça. Il faut arriver 
à dominer ce qui survient tout à coup. Lutter contre une force 
qui s'engouffre et qu'on est obligé d'attraper sous peine qu'elle 
passe outre à soi et se perdre. Sous peine d'anéantir sa cohérence 
désordonnée et irremplaçable. Non, travailler, c'est faire ce vide 
pour laisser venir l'imprévisible, l'évidence. Abandonner, puis 
reprendre, revenir en arrière, être inconsolable autant d'avoir 
laissé que d'avoir abandonné. Déblayer de soi. Et puis parfois, 
oui, écrire. Tous, on cherche ces instants où on se retire de soi-
-même, cet anonymat à soi-même que l'on recèle. On ne sait pas, 
on ne sait rien de tout cela qu'on fait.
L'écriture, avant tout, témoigne de cette ignorance, de ce qui est 
susceptible de se passer lorsqu'on est là, assis à la table dite de 
travail, de ce qu'engendre ce fait matériel-là, d'être assis devant 
une table avec de quoi former les lettres sur la page non encore 
atteinte."


(retirado de "Les yeux verts" de Marguerite Duras)

3 Comentários:

Anonymous NEANDERTHAL disse...

os elitistas sem chão que defendem Heberto Helder não conhecem Amy MilkHouse ou Amy Ferreira Leite, o que é sensacional...fora de um país tropical.

20 abril, 2009 11:07  
Anonymous moloi cid barretto disse...

sem facebook por ser associal, sigo o meu caminho procurando por Isa, Feniana e UnDress, eclipsadas por um sol noturno.

20 abril, 2009 11:13  
Blogger ~pi disse...

arrastadamente,

( um cheiro a cigarro

? há muito diluído,

margueritte, ´





~

22 abril, 2009 02:37  

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