o mar deu-me esta vontade de duras
"On voudrait que tout fût de cet infini de la mer et de l'enfant
qui pleure. Les mouettes sont tournées vers le large, plumage
lissé par le vent fort. Restent ainsi posées sur le sable, si elles
vollaient contre, le vent casserait leurs ailes. Fondues à la
tempête, elles guettent la désorientation de la pluie. Toujours
cet enfant seul qui ne court ni ne chante, qui pleure. On lui dit: tu
ne dors pas? Il dit non et que la mer est haute en ce moment et
ne dors pas? Il dit non et que la mer est haute en ce moment et
que le vent est plus fort et qu'il l'entend à travers les toiles. Puis
il se tait. Serait-il malheureux ici? Il ne répond pas, il fait un signe
d'on ne sait quoi, comme celui d'une légère douleur, d'une igno-
rance dont il s'excuserait, il sourit aussi peut-être. Et tout à coup
on voit. On ne le questionne plus. On recule. On le laisse. On voit.
On voit que la splendeur de la mer est là, là aussi, là dans les
yeux, dans les yeux de l'enfant."
("L'ÉTÉ 80", Marguerite Duras)
1 Comentários:
Sem palavras, Duras esgotou-as.
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